Dans un monde qui change, quelles sont les compétences dont nous aurons besoin demain ?
Et, surtout, comment les acquérir et les développer. La question taraude de nombreux acteurs RH.

L’accélération des évolutions business met bien des acteurs dans l’embarras. Des questions, inquiétantes, sont soulevées au quotidien dans de nombreux secteurs d’activité. Comment faire en sorte de ne pas manquer le train de la prochaine révolution ? Comment s’assurer, au niveau de l’entreprise, de ne pas être la victime de la prochaine disruption (ou ubérisation, pour reprendre un concept qui ne restera pas longtemps à la mode…) ? « Plus que jamais, dans le secteur tertiaire tout du moins, la richesse de l’entreprise émane des équipes », rappelle un responsable des Ressources humaines au Luxembourg.

 

 

Reskilling permanent

Dans ce contexte, l’évolution des compétences est donc un enjeu-clé. Au regard des transformations technologiques et des changements de business models qu’elles induisent, de quels talents aura-t-on besoin demain ? Bien malin le dirigeant qui pourra apporter une réponse simple à ces enjeux… Et quand bien même il aurait une idée précise des compétences sur lesquelles s’appuyer pour transformer son entreprise et son business, il est probable qu’aucune école, dans le monde actuel, n’ait eu le temps de les former… « Avant d’aller chercher les bonnes compétences, le premier défi est de maintenir les talents-clés au sein de la société. Il est souvent plus intéressant de faire évoluer des compétences déjà présentes vers des besoins émergents que d’aller les chercher ailleurs », nous dit-on. « Il y a donc un défi de reskilling permanent ».

Explorer de nouveaux horizons

Les orientations à prendre, dans ce contexte, doivent émaner du business, en restant à l’écoute du client, en essayant d’appréhender du mieux possible les attentes de chacun. « Il faut être à l’écoute de nos clients, des évolutions du marché, mais aussi des équipes. Tout en essayant d’anticiper les besoins, à un horizon de deux ans, nous devons motiver nos collaborateurs à vouloir avancer, leur donner la possibilité d’explorer de nouveaux horizons, au risque parfois de se tromper ». En cela, la situation des acteurs a changé. En effet, on ne peut aujourd’hui que difficilement envisager les changements à venir sans une réelle prise de risque. Surtout, l’entreprise et la gestion des compétences en son sein doivent gagner en agilité, tester des orientations au risque, parfois, d’investir à mauvais escient. Face à ces défis, la fonction RH devient de plus en plus importante. Elle doit se doter de nouveaux outils pour permettre aux compétences d’évoluer à l’échelle de l’entreprise et dans une économie en pleine transformation.

Trouver des compétences qui n’existent pas

Les compétences de demain devront bien évidemment mieux intégrer des composantes digitales. Mais le réel enjeu, dans un monde qui change, se situe ailleurs. « Les équipes doivent développer une vision globale du client, de ses besoins, disposer d’une bonne compréhension de son métier et des défis qu’il doit relever », assure un expert dans le domaine des Ressources humaines. « Aujourd’hui, nous devons trouver des compétences qui, souvent, n’existent tout simplement pas sur le marché. Il nous faut des profils mixtes, avec une maîtrise technique, mais aussi des soft skills, comme une volonté de comprendre le client et de relever des défis technologiques en équipe. Les personnes que nous recrutons ne sont plus celles qui s’inscrivent dans un processus d’évolution normé, qui resteront attachées à un poste ou une expertise tout au long de leur carrière. Nous avons besoins de talents mobiles et agiles intellectuellement, prêts à évoluer avec la société et la technologie ».

Sébastien Lambotte

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